dimanche 30 mai 2010

Exposé 4: le problème de la gestion pédagogique et administrative en éducation et les TIC.

Par Agnès NDJAB, Virginie KOUYIMOUSSOU, Maida LEMO
INTRODUCTION

Parmi les problématiques soulevées par l’introduction des TIC dans le domaine de l’éducation, se trouve celle du problème de la gestion pédagogique et administrative. Car, si les TIC aujourd’hui connaissent un développement sans précédent et se présentent comme l’outil par excellence pour améliorer la flexibilité et l’efficacité de l’apprentissage, il n’en demeure pas moins que leur intégration dans certains milieux pédagogiques et administratifs crée encore quelques résistances chez les enseignants, les apprenants, comme au niveau de l’administration. Comme tout ce qui est nouveau, l’introduction des TIC dans le secteur d’enseignement et d’apprentissage demande une certaine réorganisation de la part des services pédagogiques et administratifs. De plus en plus perçues comme une nécessité et une opportunité pour la transmission des savoirs et pour l’apprentissage, les caractéristiques particulières de ces technologies et certains des effets qui en résultent peuvent parfois être contestés. Mais l’expérience montre que leur capacité de produire une amélioration de l’apprentissage a atteint un niveau où elle est tenue pour acquise, à condition toutefois que ces technologies soient jumelées à un contenu de qualité et à des méthodes pédagogiques efficaces[1] . Il est de plus en plus question aujourd’hui chez les enseignants tout comme chez les apprenants de s’adapter à ce nouveau système qui appel à revoir les méthodes, les contenus et même la place de l’enseignant dans le système de transmission des savoirs .Si les nouvelles technologies sont une chance pour l’avenir de l’éducation, ils sont aussi un appel à savoir gérer les problèmes de l’utilisation, des avantages, des inconvénients de ces nouveaux moyens tant sur le plan pédagogique que sur le plan administratif.
Pour mener à bien notre réflexion, nous partirons d’abord de la définition des concepts importants de notre thème ; ensuite, nous aborderons le problème de la gestion pédagogique ; le troisième moment nous conduira comme dans le second à aborder le problème de la gestion administrative. La problématique sur la gestion pédagogique et administrative en éducation soulève des interrogations suivantes : quels sont les problèmes que soulève l’introduction des TIC dans la gestion pédagogique et administrative en éducation ? Quels sont les moyens mis en œuvre pour remédier à ces problèmes ?
I. Approche conceptuelle
I.1 La gestion pédagogique

Le terme de pédagogie dérive du grec « Paidagôgia » qui signifie « conduire, mener, accompagner, élever les enfants ». La pédagogie désigne les méthodes et les pratiques d’enseignement et d’éducation ainsi que toutes les qualités requises pour transmettre un savoir quelconque. Ainsi, faire preuve de pédagogie signifie enseigner un savoir ou une expérience par des méthodes adaptées à un individu ou un groupe.[2]
La pédagogie est donc l’ensemble des outils et des méthodes utilisés par les acteurs de l’éducation. Elle consiste en un projet éducatif conçu pour pouvoir être réalisé. D’un côté, elle est théorie et de l’autre praxis, réalisation concrète. Dans la pratique éducative, on passe du fait à la théorie et de la théorie à la pratique. La pédagogie élabore ses théories, s’interroge sur le type d’homme à former. Elle définit les agents de l’éducation, détermine des méthodes et des techniques moyennant quoi l’enfant devient homme. C’est avec le concours des autres sciences qui permettent une connaissance plus objective du sujet de l’éducation que la pédagogie réalise son projet éducatif.[3]
Selon Emile Durkheim, la pédagogie est une « réflexion appliquée aussi méthodiquement que possible aux choses de l’éducation »[4] Pour lui, la pédagogie est une théorie, comme la médecine ou la politique. La pédagogie est à la fois une théorie et une pratique. Une théorie qui a pour objet de réfléchir sur les systèmes et sur les procédés d’éducation en vue d’en apprécier la valeur et, par là, d’éclairer et de diriger l’action des éducateurs.
La gestion pédagogie serait donc l’ensemble des techniques d’organisation, des outils pédagogiques qui sont mis en œuvre pour la gestion des stratégies d’enseignement et des méthodes pédagogiques.
En outre, les dispositifs pédagogiques sont des structures administratives, des agencements au sein du système éducatif. Comme exemple, on peut citer le dispositif d’évaluation des acquis des élèves. Les méthodes pédagogiques sont des règles et procédés, mettant en œuvre un enseignement du maître ou un apprentissage de l’élève de façon théorique ou pratique. On s’en sert pour gérer, expliquer, découvrir, évaluer. Les réalisations comptent plus que les pratiques. En ce sens, la maïeutique de Socrate est dite méthode interrogative. Les pratiques pédagogiques concernent les activités, les interactions, les notations, les évaluations et les stimulations, les supports d’activités comme l’usage ou le recours à l’ordinateur et à l’Internet. Les théories pédagogiques quant à elles, forment chacune un ensemble cohérent de notion. Une théorie pédagogique est supposée expliquer ce qu’est l’éducation, l’apprentissage, l’instruction, l’élève, l’enseignant et le savoir scolaire. Par exemple la théorie constructiviste de Piaget avance de nombreuses notions : assimilation, accommodation[5].
De nos jours, le sens de gestion pédagogique renvoie davantage à la manière dont va se faire la formation d’un enfant qu’au contenu proprement dit de cette formation. Il s’agit tantôt des processus mis en œuvre dans l’acquisition de connaissances, tantôt des attitudes et les actions du pédagogue ou, de celui qui accompagne. C’est à partir de ces conceptions que se comprennent et se classent les différents courants de pédagogies. En ce sens, il est question des techniques mises en œuvre dans une action formative ou d’enseignement.
A partir de là, les principales voies qui s’ouvrent à l’élaboration d’une pédagogie sont de distinguer les savoirs instruits à un élève, des savoirs construits par une personne. Les savoirs instruits sont liés à la notion d’enseignement, alors que les savoirs construits font appel à l’autonomie de l’enfant. En ce sens, la gestion pédagogie n’est pas uniquement l’œuvre de l’enseignant. Elle serait plutôt l’ensemble des moyens consciemment mis en œuvre au nom de la communauté éducative. Ainsi, la famille, l’école, les TIC sont autant de sphère où l’enfant fréquente des pédagogues.
Au terme nous dirons que la pédagogie est essentiellement la science et l’art de l’éducation. Mais, elle est aussi philosophie et technique. La pédagogie est science ; elle se met à l’école de l’histoire, de la longue expérience des siècles, cherche une meilleure connaissance de l’enfant, réfléchit sur les résultats obtenus par les éducateurs, étudie systématiquement les facteurs de l’éducation. C’est une philosophie qui détermine les finalités de l’éducation et apprécie les moyens choisis pour les atteindre. C’est une technique qui propose des méthodes, des procédés et des recettes pour la réussite de l’œuvre éducatrice. La pédagogie est un art. Elle doit adapter ces principes théoriques aux circonstances concrètes, aux caractères, aux niveaux des enfants et au vécu de tous les jours.
I.2 Les technologies de l’information et de la communication (TIC)
Les technologies de l’information et de la communication (TIC) sont souvent assimilées à l’Internet. Cependant, la notion est plus complexe étant donné qu’il existe plusieurs définitions possibles. En fait, les TIC regroupent les domaines des télécommunications, de l’audiovisuel, de l’informatique, de multimédia ainsi que les réseaux comme ceux des satellites et du câble.
Ces nouvelles technologies désignent des outils et équipements intervenant à toutes les étapes de la gestion de l’information :
- La collecte de l’information : scanner, caméra numérique, appareil photo numérique, etc.
- Le stockage de l’information : disques, cédérom, disquettes, cassettes, etc.
- Le traitement de l’information : ordinateurs, etc.
- La diffusion en grande quantité des informations stockées sous forme d’images, de sons et de données : Internet, télévision interactive, imprimantes radio, etc.
Les notions de technologies de l’information et de la communication regroupent ainsi les technologies utilisées dans le traitement et la transmission des informations, principalement de l’informatique, de l’Internet et des télécommunications. Elles rassemblent un ensemble d’outils conçus et utilisés pour produire, traiter, entreposer, échanger, classer, retrouver et lire des documents numériques à des fins d’apprentissage.[6]
Les TIC ne constituent pas, une discipline au sens scolaire du terme. Elles interviennent de diverses façons, dans les disciplines générales, en technologie, dans la documentation, mais avec des approches et des objectifs différents.
Les TIC dans l’éducation ont connu une évolution. On a d’abord parlé de Nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), ensuite plus simplement de TIC et enfin de technologies de l’information et de la communication pour l’éducation (TICE), en ajoutant le mot éducation. L’adjonction du mot « nouvelles » est souvent critiquée parce que les technologies dont on parle sont déjà anciennes. Toutefois, il montre que leur intégration dans le système éducatif, est un objectif loin d’être réalisé et donc ces technologies gardent un aspect de nouveauté dans ce système. En outre, cela les associe à l’innovation qui est facilitée voire engendrée par leur insertion dans les pratiques éducatives.[7]
Les TIC sont considérées dans la production de divers usages. Dans le domaine de l’éducation l’objectif visé, est de fournir des compétences aux élèves dans la manipulation de quelques logiciels. Concernant les activités des élèves, les TIC sont des moyens d’apprentissage intéressants parce qu’elles augmentent le champ des possibilités ou prennent en charge une partie de la tâche qui leur est demandée. Elles modifient le travail, non seulement dans son organisation mais aussi dans sa pratique. Les TIC offrent des outils performants de gestion des activités pour l’enseignant. Elles lui permettent aussi de se documenter en vue de la préparation de ses cours. Les TIC renforcent ou augmente les moyens d’action. Elles modifient l’environnement de travail : l’accès à l’information et la production de documents et, offrent des capacités accrues. En cela, elles permettent ou simplifient des activités. Elles enrichissent la présentation des cours, modifient le recours aux documents.
Si les enseignants restent libres du choix de leurs méthodes d’enseignement, les élèves sont attirés par la modernité, par de nouvelles formes de travail en rupture avec les façons de faire traditionnelles. Technologie de travail, c’est avant tout une technologie de traitement et, à ce titre, elle change non seulement les pratiques, mais aussi les compétences à acquérir et en retour les contenus réels d’enseignement.
I.3 La gestion administrative

Le soutient de la relation enseignant- élève, l’activité éducative devient l’aune à laquelle le processus administratif est revu et repensé.
Par la rapidité des traitements des dossiers, la quantité importante d’informations qu’on peut stoker et diffuser, les technologies de l’information et de la communication offrent de nouveaux modes d’organisation, une grande mobilité, une gestion d’activités en temps réel. L’avènement des TIC a rendu la gestion administrative plus performante, c’est-à-dire plus accessible, plus transparente plus efficace, plus proche et plus responsable. Ainsi, les établissements scolaires peuvent utilisés les technologies de l’information et de la communication pour moderniser leurs structures et leurs moyens.
Les TIC dans la gestion administrative favorisent la diffusion de l’information que sont l’informatisation des processus et les méthodes, la numérisation de supports et des échanges, la globalisation et les technologies de types Internet. Celles-ci peuvent constituer pour les établissements scolaires, la plate-forme idéale pour répondre à la fois à des besoins de communication, de partage de données pour la gestion courante des établissements scolaires. En effet, l’informatisation de la gestion administrative permet de garantir la transparence, de réduire les délais, les goûts et d’améliorer la qualité des services rendus.
De ce fait, les TIC peuvent avoir également une influence positive sur les relations qui existent entre l’administration et les administrés. Elles contribuent ainsi, à la création de nouvelles relations plus interactives entre l’administration et les enseignants, entre les enseignants et les apprenants. De plus, elles facilitent la mise en ligne d’informations complètes sur l’activité administrative et la gestion de l’école, de formulaires administratifs, dépôt en ligne de dossiers administratifs, réponses personnalisées aux questions des administrés etc. Tout cela contribue à une simplification de la relation administré et administration, à une dé- bureaucratisation et une transparence.
Les TIC appliquées à la gestion administrative permettent de moderniser l’administration tant sur le plan organisationnel que sur le plan des procédures de travail et des mécanismes d’échanges d’informations. Elles donnent la possibilité aux structures administratives d’améliorer leur système de communication et à moindre coût. Elles facilitent les échanges avec les partenaires sur le plan national sous-régional et international sur des projets de coopération bilatérale et multilatérale. Elles permettent enfin, de renforcer les capacités de gestion des structures administratives et à très court terme.

II. Le problème de la gestion pédagogique en éducation et les TIC

L’introduction des outils TIC, doit être accompagnée de changements majeurs dans la pédagogie exercée. Il faut désormais une habileté pour gérer des situations, des problèmes auxquels l’on n’était pas habitué.
II. 1. Restructuration de la gestion pédagogique

Avec l’arrivée des TIC, il est certain que l’organisation pédagogique demande une certaine restructuration. Il faut tenir compte aujourd’hui du fait que l’introduction des TIC dans le domaine de l’éducation modifie la relation enseignant- apprenant et même la méthode de travail de l’enseignant. Si l’éducation comme le souligne Michael Dertouzoz « fonctionne depuis toujours sur la transmission homme – homme, aujourd’hui, l’on en déduit que ce qu’il faut, c’est une chaîne homme- homme assisté par ordinateur »[8]. Cette nouvelle relation homme- homme assisté par l’ordinateur transforme aussi le rôle de l’éducateur. Désormais, l’éducateur n’est plus : « celui qui possède, gouverne, commande comme dans la pédagogie traditionnelle, mais plutôt, celui qui enseigne, guide, éduque, facilite[9]. Les TIC sont une interpellation pour les enseignants à revoir leur manière de travailler, à modifier leur rapport aux apprenants. Enseigner nécessite aujourd’hui des nouvelles compétences. Les enseignants doivent être capable des gérer des situations, des problèmes auxquels ils n’étaient pas habitué. L’ordinateur comme le présente Sauvé et bien d’autres auteurs, joue un rôle important aujourd’hui dans la relation pédagogique. Il existe un tutoriel qui permet à l’élève d’apprendre tout seul. Mais signalons tout de même que l’existence du tutoriel ne supprime pas le rôle de l’enseignant parce qu’il faut : « En « amont » des enseignants pour programmer les machines (…), et « en aval » des enseignants pour répondre aux questions des élèves sur le programme et l’inséré dans une activité supérieure »[10]. L’approche pédagogique centrée sur l’apprenant ne vient pas mettre fin à l’autorité de l’enseignant ni à nier son rôle. Il y a juste une transformation de son rôle.
Quant à la méthode d’apprentissage, elle repose sur un modèle pédagogique qui nécessite une grande implication des apprenants. Cette pédagogie permet aux élèves de construire eux-mêmes leur propre savoir et leur propre compréhension. Avec les TIC, la pédagogie doit être celle qui nécessite qu’on renonce de considérer l’élève comme une tabula rasa, un vase vide que l’enseignant doit remplir avec toutes les connaissances qu’il a à sa disposition. Le secteur pédagogique est appelé à gérer les activités d’enseignement et d’apprentissage à partir des nouvelles techniques où l’accent est particulièrement mis sur l’apprenant. L’Internet donne la possibilité de nos jours aux apprenants d’effectuer des recherches et d’enrichir leurs connaissances. Aujourd’hui, la notion de salle de classe comme lieu unique d’apprentissage scolaire et moments bien défini est dépassé. Il est désormais question dans le processus enseignement – apprentissage de s’habituer à la salle de l’informatique connecté à l’Internet. De même, l’arrivée du tableau blanc interactif (TBI) tend dans certains lieux où la technique est plus avancée à remplacer le cher tableau noir auquel nous étions habitué.
Il faut une planification pédagogique permettant à tous les apprenants d’avoir accès à l’utilisation des T IC. Il y a aussi à veiller à ce que les apprenants filles comme garçon aient accès à l’utilisation des T I C.
Au niveau de la programmation des activités pédagogiques, il est désormais question de prévoir aussi un temps de formation tant pour les apprenants que pour les éducateurs dans le domaine des T I C. L’enseignant dans une salle de classe doit être capable de manipuler l’outil informatique pour pouvoir stimuler chez les élèves la motivation à utiliser les TIC dans leurs activités scolaires.
II. 2. Les avantages des T I C dans la gestion pédagogique

L’introduction des T I C dans le domaine de l’éducation ouvre la porte à de nombreux avantages. Car désormais avec l’enseignement assisté par ordinateur (E A O), l’ordinateur offre l’avantage de raccourcir le temps de l’apprentissage. Mais il offre surtout les principes de toute saine pédagogie parce que, manipulé par l’élève lui- même, l’ordinateur permet la présentation d’une question assortie de l’information adéquate, l’enregistrement de la réponse de l’élève, la correction automatique et immédiate et aussi la présentation d’une nouvelle question adaptée à la réponse que l’élève vient de donner. Un autre avantage relève du fait que l’Enseignement Assisté par Ordinateur fait appel à l’activité constante de l’élève, qui apprend en faisant, contrôle ses progrès et corrige lui- même ses erreurs. L’ordinateur comme outil d’enseignement et d’apprentissage facilite les traitements de texte et aide à résoudre certains exercices. Comme instrument pédagogique, l’ordinateur permet d’après Sauvé, de suivre le cheminement pédagogique des apprenants. Il offre aussi l’occasion d’avoir une culture informatique. L’existence d’Internet facilite la communication entre enseignants, apprenants, et l’administration et permet les pertes de temps et les déplacements inutiles. L’enseignant peut désormais envoyer les travaux aux apprenants à partir de l’Internet et en retour il peut recevoir ceux des apprenants.

Si autre fois, les inséparables compagnons de l’apprenant étaient les cahiers, les fiches de notes etc., de nos jours, les étudiants qui sont « à la page » avec les TIC, se servent de l’informatique pour prendre leurs notes de cours sur leur ordinateur. D’autres les enregistrent en audio, les transfèrent automatiquement en texte, grâce à certains logiciels. Il y a aussi la possibilité de sauvegarder les textes sur une clé USB tant que les inventeurs de virus et d’anti- virus leur garantissent.
L’utilisation des T I C, crée une certaine motivation à apprendre chez les élèves. Ils veulent découvrir par eux- mêmes. Les technologies en ligne permettent d’interagir avec les autres étudiants, avec les formateurs. Une bonne gestion des T I C dans le domaine pédagogique favorise l’acquisition des nouvelles compétences. L’éducateur tout comme l’apprenant cherchent toujours à faire mieux, à découvrir d’avantage.
Introduire les T I C dans son enseignement modifie comme nous l’avons déjà souligné la relation avec l’étudiant et la façon de travailler. Ceci suppose qu’il faut aussi se préparer à gérer certaines difficultés liées au changement. Aujourd’hui, les apprenants peuvent avoir accès, par le biais des liens hypertextes, à des documents très variés.
II. 3. Les problèmes soulevés par l’introduction des TIC dans la gestion pédagogique

L’introduction des T I C dans l’enseignement ne pouvait se faire sans changement ni sans conséquences pour les différents acteurs de l’éducation. La logique du changement apporté par les TIC oblige à une restructuration des cours. Elle impose aussi le changement dans la manière de faire habituelle.
C’est pour quoi parmi les problèmes soulevés nous trouvons en premier lieu celui du manque de temps. Car les changements aux préparations de cours occasionnés par l’intégration des T I C sont exigeants et correspondent pour le personnel enseignant à une augmentation de la tâche. Ils doivent dans un premier temps se former à l’utilisation de l’outil informatique. Cela demande non seulement du temps mais aussi les moyens. Chez les apprenants, la proportion de temps qu’ils passent à chercher des approfondissements thématiques sur Internet dépasse celle du temps passer à l’utiliser.
La crainte de l’échec joue un rôle négatif parce que certain craignent de ne pas pouvoir y arriver. Ou bien parfois l’on craint d’être confronté à des difficultés à cause d’un matériel déficient ou d’une manque de connaissance technique[11]. Le doute quant à l’utilité ou à l’efficacité des T I C dans le domaine de l’enseignement ou de l’apprentissage par rapport à d’autres outils mieux connus, mieux maîtrisés à cause de l’utilisation régulière peut aussi être un obstacle.
Après tout ce que nous avons souligné en général au sujet de la gestion pédagogique en éducation et les TIC qu’en est- il de notre propre contexte africain et plus particulièrement du contexte du Cameroun où se déroule notre cours ? Pouvons nous affirmer en regardant la réalité autour de nous que les théories de l’innovation sont prisent en compte dans notre contexte ? Quelles sont les conditions misent en place pour la réalisation de ces théories ?
Pour répondre à ces interrogations, nous affirmons que, les théories de l’innovation dans notre contexte ne sont pas encore totalement prises en compte. Et l’une des premières causes de ce retard est liée d’après nous au manque de conscience professionnelle qui quelque fois ne favorise pas la réalisation des projets du gouvernement. Plusieurs efforts sont déployés pour la prise en compte des nouveaux moyens dans le processus d’apprentissage mais la plupart du temps, ces efforts se limitent dans les discours, sur les papiers et dans les conférences parce que les personnes chargées de les réaliser ne remplissent par leur devoir.
Pour beaucoup, c’est aussi l’ignorance et la méconnaissance des nouveaux moyens qui font problème. Très peu sont les enseignants qui s’intéressent à l’utilisation d’un ordinateur pour préparer les cours ou pour faire des recherches. D’autres sont limitées par les moyens matériels.
Quant au changement du rôle de l’enseignant, les expériences faites lors de nos différents stages académiques nous montrent que les enseignants de nos lycées et collèges ont encore du mal à rentrer dans la logique du changement. Le rôle ne consiste pas encore à accompagner, conseiller, guider etc. Plusieurs sont encore détenteurs du monopole du savoir.
Pour nous, il serait souhaitable de revoir la politique éducative de notre pays pour pouvoir former des personnes capables de travailler dans la logique de la conscience professionnelle. Les sessions de formation pour les enseignants et les apprenants doivent être organisées et par la suite, mettre en place des comités de suivi pour éviter que la formation ne se fasse une fois pour toute.
Qu’en est- il de la gestion pédagogique ?
III. La gestion administrative et les TIC

III. 1. L’avènement des TIC et la gestion administrative

Dans le contexte d’éducation, la gestion administrative va servir de base pour situer le rôle que jouent les nouvelles technologies. Dans le cadre de notre travail, notre effort consistera à montrer comment les technologies influencent de nos jours la gestion administrative ? Plus précisément leur influence dans la formation des enseignants, de la répartition du personnel et de la gestion des ressources humaines.
Avec l’introduction des nouvelles technologies en éducation, le programme scolaire est restructuré. Il est urgent de pouvoir accéder à l’utilisation et à la maîtrise suffisante des outils comme l’ordinateur. C’est ainsi que les experts en technologies doivent mettre en place un plan de formation des inspecteurs, de personnel de direction et des cadres administratifs de l’éducation pour améliorer la connaissance et les enjeux de ces nouveaux outils de travail afin de mieux les vulgariser dans le service. De nos jours, les nouvelles technologies sont devenues incontournables dans la gestion administrative de l’éducation. C’est pourquoi les établissements qui en sont dotés, sont des références pour les autres.
Au niveau de la formation des enseignants sur les nouvelles technologies, chacun doit intégrer ces innovations dans son programme. En effet, le but consiste à suggérer aux enseignants des stratégies d’apprentissage en leur donnant un éclairage sur l’utilisation de ces nouveaux outils. Pour stimuler leur goût, les formateurs peuvent se servir du courrier électronique pour rester en contact permanent avec eux en vue de susciter le désir de chacun dans cette pratique.
Les enseignants quant à eux, peuvent utiliser les nouvelles technologies dans leur classe. Les cours assistés par des ordinateurs sont encouragés. C’est dans cette perspective que Michael Dertouzos affirme : « Maintenant ce qu’il vaut, c’est une chaîne d’apprentissage et les apprenants assistés par l’ordinateur ».[12]Nous pouvons dire qu’avec l’intégration des technologies de l’information et de la communication en éducation, les machines facilitent la tâche aux enseignants et aux enseignés.
Dans le cadre de la gestion de ressource humaine, nous pouvons dire que les machines conservent mieux les documents administratifs. Les outils de travail tels que les ordinateurs, les imprimantes, les téléphones, les téléviseurs, etc. constituent un atout pour la réalisation des travaux performants.
Il importe de préciser qu’au sujet de la répartition du personnel aux postes de service, les machines prennent le relais du personnel de la direction administrative qui en avait la charge. En plus de cela elles traitent les dossiers tels que la notation du personnel, son avancement et sa titularisation.
Pour le rétablissement des papiers officiels tels que les bulletins de notes, les résultats scolaires, les attestations de formation et les diplômes de fin d’études, le secrétariat administratif de chaque service n’a pas besoin de faire appel aux calligraphes pour en faire. Les machines les établissent vite et en même temps, elles les conservent bien dans les archives. Nous pouvons dire que l’introduction des nouvelles technologies en gestion administrative est un avantage pour le service de secrétariat administratif.
III. 2. Les avantages des technologies de l’information et de la communication dans la gestion administrative

L’apport des nouvelles technologies dans la gestion administrative s’explique par l’opportunité qu’offre ces outils permettant aux responsables de bien superviser les travaux fournis par le personnel sur le terrain. Par exemple l’ordinateur peut être utilisé dans l’administration pour enregistrer les notes, planifier l’emploi du temps, communiquer avec d’autres services, avec les enseignants, avec les étudiants. Il peut aussi loger les épreuves des examens et mieux conserver les mémoires pour les consulter en ligne. On peut utiliser les TIC pour le développement professionnel, pour la recherche et pour la gestion documentaire. Les TIC permettent à évaluer et à calculer les notes des étudiants. Elles aident l’administration à gérer facilement les présences, les absences et à établir le pourcentage de fréquentation. Grâce aux nouvelles technologies, l’administrateur perfectionne et améliore son travail. A cet effet, Un inspecteur peut rester sur place et utiliser le téléphone pour prendre contact avec des enseignants dans leur service sans s’y rendre. Car, les TIC permettent à réaliser des travaux efficaces en quantité et en qualité. Elles instaurent un nouveau climat de travail et de collaboration entre l’administration et le personnel puis entre facilitateurs et apprenants. Cependant, il faut remarquer qu’au-delà des avantages, les nouvelles technologies ont des inconvénients dans la gestion administrative de l’éducation.
III.3. Problèmes posés par les technologies de l’information et de la communication dans la gestion administrative
L’intégration des nouvelles technologies en éducation fait face à une résistance due au changement. Cette résistance se fait d’abord remarquer chez les enseignants. Pour eux, il y a un manque de formation adéquate et suffisante pour l’utilisation des nouvelles technologies. Ils poursuivent leur doute en disant qu’en cas de panne de ces machines, il n’y a personne pour les réparer. En effet, on constate qu’il y a une carence de technicien en la matière. Et alors, vaut mieux de ne pas les utiliser. Après ce scepticisme accru au sujet de l’utilisation des nouvelles technologies, beaucoup d’enseignants considèrent ces innovations comme quelque chose qui vient perturber le bon fonctionnement de l’ancien système éducatif. D’autres enseignants encore voient que l’intégration de nouvelles technologies repose sur un modèle de pédagogie qui nécessite une grande implication de la part des élèves. Or ces derniers ne sont pas toujours habitués à un engagement élevé. C’est ainsi qu’il y a tant de facteurs qui freinent l’application effective des nouvelles technologies dans l’apprentissage.
Tout ne s’arrête pas là. En effet, l’intégration des nouvelles technologies dans la gestion administrative soulève un certain nombre de problèmes. Problèmes qui peuvent être : la dépendance de l’homme par rapport aux machines et la forte capacité de production accordée à celles-ci. Nous pouvons dire que ces nouveaux moyens de travail rendent l’homme dépendant. Par exemple, quand les machines tombent en panne, le travail s’arrête. Il faut dire que de nos jours, ce sont les machines qui travaillent. C’est dans cette perspective qu’Yves Bertrand dit : « Les enseignants se sont bien aperçus que l’utilisation des technologies représente un transfert de leur pouvoir sur l’acte éducatif à d’autres personnes qui sont représentées par les technologies (…) Le professeur se trouve pris dans une démarche qu’il ne contrôle pas davantage par ce qu’elle est menée par les machines ».[13] C’est pourquoi il y a lieu de comprendre que les machines font tout et contrôlent tout. Le contact interpersonnel est presque oublié avec l’introduction de nouvelles technologies. On a tendance à privilégier les moyens de travail qui sont les machines par rapport à la rencontre entre les êtres humains.
Dans le contexte africain et du Cameroun en particulier, certains efforts sont fournis pour la prise en compte des TIC. Surtout au niveau des secrétariats. La planification des programmes d’études, la gestion documentaire, l’enregistrement des notes des apprenants, la planification des emplois du temps sont autant des exemples que nous pouvons apporter.
IV. Intérêt pédagogique

Le mérite qu’on peut assigner aux TIC, est l’accès rapide et économique aux connaissances les plus diversifiées sur un vaste éventail de domaines et de sujets. En effet, que ce soit à partir du courrier électronique ou encore en naviguant sur Internet, il est aisé d’avoir accès rapidement à une multitude d’information. On peut d’ailleurs entrer dans ces bases de données d’une façon séquentielle comme dans un livre. Mais, on peut également pénétrer dans ces données de la même manière qu’on consulterait un dictionnaire (exemple : Encarta). Tout usager a par exemple la possibilité d’interroger une base de données d’une façon thématique, en privilégiant quelques indications, et obtenir ainsi plusieurs informations pertinentes en cohérence avec sa question initiale.
Les TIC ont donc l’avantage de rendre l’information disponible. Dans une classe un tel avantage n’est pas négligeable puisque les élèves ont la possibilité de consulter des sources d’informations diversifiées et de sélectionner celles qui répondent le plus adéquatement à leurs intentions et à leurs questions. De plus, une multitude d’informations disponibles peut être imprimée et mise à la disposition de plusieurs apprenants.
En outre le rêve des enseignants, est de permettre à leurs apprenants d’avoir accès à des matériels pédagogiques variés. Les TIC garantissent la concrétisation de ce rêve dans la mesure où, en consultant des bases de données les enseignants et les élèves peuvent rendre disponibles pour la classe des informations fort diversifiées sous différents angles. La considération d’information sous plusieurs angles contribue au développement de la flexibilité cognitive chez les apprenants.
Les TIC constituent un moyen extraordinaire dans la production de documents. Le traitement de texte par exemple offre la possibilité de revenir plusieurs fois sur sa production. Ceci permet de changer l’organisation des idées, pour revoir ses marqueurs de relation, pour insérer des exemples en vue d’assurer un plus haut degré de compréhensibilité du texte et, réviser l’orthographe grammaticale. De plus ces technologies permettent actuellement de joindre des graphiques, des illustrations et même des séquences vidéo dans la production de documents. Les TIC pourraient donc apporter aux élèves tout le soutien nécessaire pour qu’ils puissent se préoccuper des interlocuteurs auxquels ils s’adressent dans leurs documents
Cependant à côté des mérites, nous pouvons noter aussi quelques limites attribuées aux TIC. Elles pourraient faire en sorte que les élèves « surfent » constamment sur les informations sans jamais les transformer en connaissances personnelles. Ils se comporteraient comme s’il n’était jamais nécessaire de s’approprier personnellement des informations parce que justement elles sont toujours disponibles et que leur consultation est particulièrement aisée et rapide. Dans ce sens, les TIC présentent le danger de contribuer au fait que les élèves ne soient jamais en train de construire des connaissances. C’est dans cette perspective que Yves Bertrand affirme : « Les TIC accentuent (…) cette idée que les connaissances existent complètement par elles-mêmes à l’extérieur des individus, comme un paysage à parcourir et à visiter, plutôt que comme des processus dynamiques à construire dans la tête des apprenants »[14]. Ainsi pour garantir une intégration réussie des TIC dans la gestion pédagogique, il faut nécessairement prendre en compte les pratiques cohérentes de ces technologies.
CONCLUSION

Au terme de cette réflexion sur la problématique de la gestion pédagogique et administrative en éducation et les TIC, nous pouvons affirmer que l’intégration des TIC dans le domaine de l’éducation apporte un changement remarquable dans les domaines de l’enseignement, de l’apprentissage, et de l’administration scolaire. L’utilisation des outils technologiques demande désormais que l’on se débarrasse des manières anciennes de dispenser les cours, de considérer les élèves. Il faut de moins en moins se soucier de l’enseignement mais d’avantage de l’apprentissage. Avec les TIC, le gros travail de l’enseignant revient à aider l’élève à « apprendre à apprendre ». Il faut que l’apprenant devienne l’acteur de sa propre formation et le constructeur de sa propre compréhension.
La prise en compte de la formation des enseignants dans le domaine de l’utilisation des nouvelles technologies reste un facteur important parce que la plupart des résistances qu’on y rencontrent au sujet de l’utilisation des TIC proviennent souvent du problème de manque de formation.
Bien utilisées et bien maîtrisées, les TIC constituent un avantage pour la préparation des cours, la préparation des documents administratifs. Ils facilitent la communication, les recherches et le processus d’apprentissage et d’enseignement. Aujourd’hui, la conception des listes des étudiants, la planification des cours et des examens etc. sont devenus chose facile grâce à l’ordinateur.
BIBLIOGRAPHIE

- E. Durkheim, L’évolution pédagogique en France, Paris, P.U.F., 1938, p.10.

- G. Pallante, P. TH. Elobo, L’autre éduqué, Yaoundé, COGESET, 2OO7, 97 p

- L. Maury, Piaget et l’enfant, Paris P.U.F, 1984, p.30.
- M. Dertouzoz, Demain comment les nouvelles technologies vont changer notre vie, Paris, Calmann- Levy, 1999, 339 p.
- O. Reboul, Qu’est- ce qu’apprendre ? Pour une philosophie de l’enseignement, Paris, 1980, 206 p.
- Y. Bertrand, théories contemporaines de l’éducation, Lyon, Chronique Sociale, 1993, 234 p.

Sites Internet consultés

- www.profetic.org/revue

- http// fr.wikipedia.org/wiki/TIC


TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION.. 1
I. Approche conceptuelle.. 2
I.1 La gestion pédagogique. 2
I.2 Les technologies de l’information et de la communication (TIC) 4
I.3 La gestion administrative. 5
II. Le problème de la gestion pédagogique en éducation et les TIC.. 7
II. 1. Restructuration de la gestion pédagogique. 7
II. 2. Les avantages des T I C dans la gestion pédagogique. 8
II. 3. Les problèmes soulevés par l’introduction des TIC dans la gestion pédagogique. 9
III. La gestion administrative et les TIC.. 11
III. 1. L’avènement des TIC et la gestion administrative. 11
III. 2. Les avantages des technologies de l’information et de la communication dans la gestion administrative. 12
III.3. Problèmes posés par les technologies de l’information et de la communication dans la gestion administrative 13
IV. Intérêt pédagogique.. 14
CONCLUSION.. 16
BIBLIOGRAPHIE.. 17
[1] Cf. www.profetic.org/revue
[2]Cf http://fr. wikipedia.org/ wiki/ pédagogie.
[3] G. Pallante, P. TH. Elobo, L’autre éduqué, Yaoundé, COGESET, 2OO7, p.13.
[4] E. Durkheim, L’évolution pédagogique en France, Paris, P.U.F., 1938, p.10.
[5] L. Maury, Piaget et l’enfant, Paris P.U.F, 1984, p.30.
Assimilation consiste à intégrer un objet ou une nouvelle situation à l’ensemble des objets ou des situations auxquels une conduite existante est déjà appliquée.
Accommodation correspond au mécanisme qui consiste à modifier les anciens comportements afin de les adapter à la nouvelle situation ou au nouvel objet.
[6] Cf. http// fr.wikipedia.org/wiki/TIC
[7] Idem.
[8] M. Dertouzoz, Demain comment les nouvelles technologies vont changer notre vie, Paris, Calmann- Levy, 1999, P. 191.
[9] O. Reboul, Qu’est- ce qu’apprendre ? Pour une philosophie de l’enseignement, Paris, 1980, p. 118.
[10] Idem, p. 121.
[11] Idem
[12] M. Dertouzos, Demain, comment les nouvelles technologies vont changer notre vie, Paris, 1999, p. 191.
[13] Y. Bertrand, Théories contemporaines de l’éducation, éd Chronique sociale, Lyon, 1993, p. 105.
[14] Y. Bertrand, théories contemporaines de l’éducation, Lyon, Chronique Sociale, 1993, p.90.

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